Rencontre avec Michel Haillard, un artiste venu d’ailleurs


Rencontre avec Michel Haillard
En cet après-midi d’hiver du 3 février 2014, je me suis rendue dans le quartier de Belleville, et plus exactement dans le onzième arrondissement de Paris, rue Morand, où se trouve l’atelier de Michel Haillard, un artiste venu d’ailleurs. A l’occasion de cette rencontre organisée par lui-même et par Nathalie Touzain, j’ai pu pénétrer dans l’univers fabuleux de Michel Haillard. Voici notre rencontre qui a merveilleusement duré plus de trois heures, la visite de l’atelier et l’interview de l’artiste :

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Petite histoire de la chaise

1. Définition
Le mot chaise vient du latin « cathedra » qui signifie siège, banc, chaire de professeur et trône. Le mot « chaise » découlerait de la transformation du « r » en « s ».
La chaire désigne le siège d’un personnage important et la chaise est attribuée au siège d’usage courant.

2. Fonction
La fonction première de la chaise est de s’asseoir et de soutenir le poids du corps.

Mais ce n’est pas sa seule fonction. En effet, le siège sert aussi à toutes sortes de pratiques culturelles comme la « caquetoire » du XVIe siècle utilisée pour faire la conversation, la « chauffeuse » pour se reposer au coin du feu, et d’autres encore.

Concernant l’assise, les modes vestimentaires ont beaucoup influé sur la forme qui a tendu vers un élargissement en raison des robes à cerceaux des femmes (comme les chaises à vertugadin d’époque Louis XIII), ou encore un retour à la légèreté de l’époque Empire qui a conduit à des chaises plus légères avec une assise plus étroite.

3. Histoire
Le fait de s’asseoir sur des chaises n’est présent dans notre culture que depuis un peu plus de cent cinquante ans. Bien entendu, les gens s’asseyaient avant, mais pas sur des chaises. Le trône, le tabouret pliant et le banc étaient quasiment les seuls représentants du siège.

De plus, le siège était souvent l’apanage des rois, car il s’agissait souvent de trônes qui symbolisent le rang social et le pouvoir. Le clergé s’appropriera ensuite le siège. Plus tard, ce sera la bourgeoisie qui se distinguera du « peuple ». C’est avec le commerce en plein essor et les premières tâches administratives que naissent les premiers métiers dits « métiers assis ». Ainsi, le fait de s’asseoir atteint toutes les couches sociales.
Cependant, la chaise n’est pas très confortable. Le dossier est très droit et l’assise est souvent sans forme.
A l’époque de la Renaissance (XVIe siècle), la morphologie sera prise en compte dans la conception du siège. Les formes se courbent grâce aux nouvelles techniques liées au bois et la structure ornementale  devient de plus en plus présente pour donner des formes plus organiques. La conception des sièges tend vers une recherche de confort et l’on voit alors apparaître le rembourrage avec le tissus et le crin.

A partir du XIXe siècle, la chaise n’est donc plus un symbole de pouvoir. Il devient alors nécessaire de produire en masse et à faible coût. Alors que la fabrication des meubles était exclusivement artisanale, la révolution industrielle et de nouvelles techniques du bois comme celle du bois tourné à la vapeur ou cintrage du bois apparaissent. Cela influencera l’esthétique et favorisera l’apparition de nouvelles matières et de nouvelles formes. Le style décoratif est épuré et les lignes ont toutes une fonction.

Le XXe siècle, appelé également le siècle des échanges, voit les genres de vie se modifier. Le confort doit alors être abordable pour tous. A côté des artisans, les entreprises industrielles produisent des meubles. Il ne s’agit plus de style mais d’expérimentations ou de propositions. Ce sont maintenant des designers comme les architectes par exemple, qui dessinent des chaises. Ils utilisent des principes structurels et fonctionnels avec des matériaux plus modernes qui servent aussi à d’autres usages comme l’aéronautique par exemple (tubes métalliques, bois contreplaqué, plastiques, mousse polyuréthane, fibre de verre…). L’industrie et l’ameublement deviennent complémentaires.